Il
ne s'agit pas, pour le romain, d'exprimer un sentiment religieux, mais
d'attendre du dieu la garantie de sa protection en échange
du
sacrifice ou de la prière offerts. L'acte essentiel du culte
est
le sacrifice, c'est à dire l'acte par lequel le romain va
rendre
sacré un animal ou des aliments en le soustrayant
à
l'usage profane pour l'offrir au dieu. Cette opération
demande
une préparation et doit être accomplie selon des
rites.
Les sacrifices s'accompagnent de prières. Il existe de
nombreux
actes religieux, d'origine romaine, comme le voeu (promesse
à un
dieu en échange d'un bienfait accordé
immédiatement), la devotio
(un chef militaire qui se sacrifie, se dévoue pour obliger
la
divinité à accorder la victoire). Il y a aussi
des actes
culturels d'origine étrangère,
étrusque ou
grecque, comme le triomphe (cérémonie durant
laquelle un imperator
victorieux est assimilé à Jupiter), le
lectisterne (banquet offert aux dieux).
Le
culte privé
C'est le pater familias
qui est le prêtre de l'autel domestique dans ce temple
familial
que symbolise la maison. Le sanctuaire domestique (le laraire) est
d'abord situé dans l'atrium, puis dans le
péristyle ou
dans une autre pièce. Chaque jour, le père
s'assure de la
protection des dieux sur sa maison par des prières et des
offrandes. Devant cet autel sont principalement honorées les
âmes des ancêtres: l'esprit du fondateur de la
famille (le lar
familiaris) et les esprits des autres ancêtres
défunts (les Mânes).
Les
cultes étrangers
Rome fut,
dès sa
fondation, en contact avec le monde grec et sa religion. Mais c'est
à partir de la deuxième guerre punique que se
pratique de
nouvelles influences religieuses venues de Grèce et
d'Orient.
Les plus célèbres sont ceux de Cybèle,
en 204 avant notre ère,
à qui est construit un temple sur le Palatin; de Dionysos
qui
est réprimé en 186 av. J.-C.; d'Isis et d'Osiris; de
Mithra, dieu
perse de la Lumière... Cela s'explique par la
tolérance
des romains et leur crainte de perdre une divinité s'ils lui
refusent l'asile dans leur cité.
Les
dieux
Dans son oeuvre,
les Antiquités
divines, Varron répertorie les
divinités en trois catégories: les dii certi, les dii incerti et les dii praecipui atque selecti.
- dii certi
: ce sont les "dieux déterminés" dont la
compétence se limite à une fonction. Il existe
une
divinité pour chaque geste de la vie. Par exemple, Educa
apprend
l'enfant à manger, Potina lui apprend à boire...
- dii incerti
: les "dieux indéterminés". Ces dieux ont une
compétence floue et plus générale. On
trouve parmi
eux les Mânes...
- dii praecipui atque selecti
: Varron propose un panthéon de vingt dieux principaux:
Janus,
Jupiter, Saturne, Genius, Mercure, Apollon, Mars, Vulcain, Neptune, Sol
(le soleil), Orcus, Liber, Tellus, Cérès, Junon,
Luna,
Diane, Minerve, Vénus et Vesta.
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